Titi & Jean-Luc Parant
Le Livre Ouvert 

 

Le Livre Ouvert de Titi et Jean-Luc Parant est constitué d’un emboitage bleu en triptyque contenant un livret composé de 5 linogravures réhaussées et de deux dessins originaux. Cette édition se limite à 12 exemplaires numérotés et signés. Conçu et réalisé par Marie Sol Parant au Bout des Bordes en 2005. Format de la boite 26 x 35,5 x 5 cm ; format du livre ouvert 84 x 35 x 3 cm.

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4 pages du livret

Le Livre Ouvert

L’Atelier Marie-Sol Parant

Nommer les deux premières réalisations de l’Atelier Marie-Sol Parant, Livre ouvert I (2005) et Livre ouvert II (2008) de Titi et Jean-Luc Parant (2008), c’est rappeler qu’avant d’être littéraire et artistique, le livre possède une présence, avec un écrin, une couverture, de l’encre, du fil, et que ouvrir un livre, c’est déjà un acte à part entière. Dans cet atelier, nous découvrons des pièces où prédomine une unité toute minérale et organique. Ainsi, les textes et les gravures qui composent De la terre à la tête de Titi Parant et Jean-Luc Parant (2012), 8 personnages du Drame de la vie de Valère Novarina (2015), et L’école des Formes de Michel Butor (2016), possèdent des étuis en bois monolithes et massifs, comme s’ils sortaient de l’écorce, de l’âme de l’arbre. Marie-Sol Parant crée des structures et des armatures solides et autonomes, à l’épreuve du temps, de l’homme. D’ailleurs pour elle, l’art ne lui survit-il pas?

Avec ses amis artistes et écrivains, elle assimile leur œuvre et les « donne à voir » à travers des propositions très architecturées, car peut-être aussi, des refuges pour l’art. Des emboitements qui posés les uns à côté des autres, ou bien sur les autres, signifient les briques d’un édifice ; En somme de Virgile Novarina (2013) est la réplique de la devanture d’une galerie ; Système T de Pierre Tilman (2013) est une œuvre dont les pages en bois constituent une ossature modulable du livre, de même que l’ouvrage d’Eduardo Kac en cours de réalisation; Corps à corps avec l’âme de Pierre Pinoncelli (2015), identifié comme un Livre-Corps, est davantage polymorphe, offrant dans un foisonnement de couleurs, un système de combinaison jubilatoire.

Marie-Sol Parant joue avec les genres et la catégorisation ne l’intéresse pas. La forme d’une boîte peut être reprise plusieurs fois, les écrits et gravures se présenter sous la forme la plus simple et traditionnelle du vis-à-vis, la boîte devient vitrine, présentoir mouvant, coffret, sculpture, des livres qui s’ouvrent sur des chemins littéraires autres que purement bibliophiliques. La frontière est mince entre le livre d’art, l’œuvre plasticienne, la collaboration artistique et littéraire, l’édition, et ces pistes ouvertes, ce dialogue entretenu dans l’Atelier Marie-Sol Parant, sont uniques dans cette façon qu’ils ont de nous amener à considérer le livre à la fois dans ses états les plus primitifs, élaborés et ludiques.

Antoine Perriol